Pelade
Définition
La pelade du cuir chevelu est une forme d’alopécie (chute de poils ou de cheveux) qui se manifeste par des pertes de cheveux par plaques. Elle est relativement fréquente, puisqu’elle affecte 1,7% des personnes au cours de leur vie.
Causes
Les causes de ce phénomène ne sont pas encore précisément déterminées, mais il est probable que cette pathologie dermatologique soit une maladie auto-immune, c’est-à-dire due à l’agression de cellules de l’organisme par ses propres anticorps.
La pelade survient fréquemment chez des individus en bonne santé. Elle concerne aussi bien les hommes que les femmes à n’importe quel âge de la vie, les enfants pouvant être aussi concernés. Ce n’est pas une maladie grave ou entraînant des complications, mais elle peut avoir de sérieuses répercussions psychologiques, et dégrader considérablement la qualité de vie.
Symptômes
La pelade la plus courante se manifeste par une chute de zones entières de cheveux, classiquement dite en plaques. Autour des plaques bien délimitées, le reste du cuir chevelu est parfaitement normal. Ces chutes peuvent toucher n’importe quelle partie du cuir chevelu. Sur ces zones de forme et de taille variables (souvent entre 1 et 5 cm de diamètre), la peau apparaît lisse, luisante, et sans aucun stigmate ou cicatrice, tandis que les bords des plaques, les cheveux, dits peladiques, sont plus courts et plus épais aux extrémités.
Il existe d’autres formes de pelades, comme la pelade décalvante qui touche tout le cuir chevelu, et la pelade universelle qui atteint non seulement le cuir chevelu mais aussi les poils corporels (cils, sourcils, etc.).
Diagnostic
Le diagnostic de la pelade est clinique, et aucun autre examen complémentaire n’est nécessaire.
Traitement
Dans la très grande majorité des cas, les cheveux repousseront d’eux-mêmes sur une période de 6 à 18 mois.
Toutefois, différents traitements, comme les corticoïdes (en application cutanée, en injections locales ou par voie orale) ou le minoxidil (en application locale), peuvent être prescrits pour favoriser la repousse du cheveu. Lorsque la pelade est plus marquée, on a généralement recours à des traitements plus puissants type photothérapie (puvathérapie notamment) ou l’immunosuppresseurs. Par ailleurs, une prise en charge psychologique peut contribuer à apporter un soutien aux personnes atteintes en cas de souffrance importante.
Prévention
Ses causes étant encore méconnues, rien ne permet aujourd’hui de prévenir l’apparition d’une pelade du cuir chevelu.
Les questions fréquentes
UN BILAN EST-IL NÉCESSAIRE ?
En général non. Le bilan : c’est l’examen clinique du médecin. Ce dernier peut parfois considérer qu’une prise de sang serait utile en fonction de signes cliniques, pour vérifier s’il n’existe pas une autre maladie auto-immune associée : en effet puisque la pelade est une maladie auto-immune, elle prédispose un peu plus à d’autres maladies auto-immunes qui sont aussi fréquentes dans la population, comme celles affectant la thyroïde. S’il s’avérait que la thyroïde fonctionnait mal, la situation serait vite rétablie par un traitement simple (malheureusement sans influence sur la pelade elle-même…).
Par ailleurs les personnes qui ont une pelade ont une plus grande susceptibilité à avoir une tendance « allergique », c’est-à-dire une prédisposition à l’eczéma, l’asthme, la rhinite allergique – qui sont par ailleurs fréquents dans la population générale-. Ces pathologies n’ont de manière générale pas de conséquence spécifique sur la pelade.
Contrairement à ce qui était parfois réalisé il y a de nombreuses années les radiographies des dents, les interventions sur les dents n’ont aucun intérêt pour ce qui concerne la pelade.
EST-CE QUE JE VAIS TRANSMETTRE LA PELADE À MES ENFANTS ?
Le risque de développer une pelade au sein d’une famille où existent des antécédents de pelade est très variable, selon le patrimoine génétique transmis. La situation est bien entendu différente lorsque plusieurs personnes proches au sein d’une même famille présentent une pelade (par exemple un parent, et un grand parent, et des oncles ou tantes, …) ou s’il s’agit d’un phénomène isolé. On considère qu’en moyenne si l’un des deux parents est atteint d’une pelade sévère (décalvante, universelle), le risque pour l’enfant de développer une pelade au cours de sa vie serait de 6 % et celui de développer une pelade sévère de 2 %. Par contre pour ce qui concerne des jumeaux monozygotes (« vrais jumeaux »), si l’un des deux présente une pelade, le risque pour le second jumeau serait de 55%.
ET LES MOYENS DE CAMOUFLAGE ?
Une prothèse capillaire, ou perruque, ou postiche peut rendre service pour une personne présentant une pelade étendue.
Les prix varient selon la qualité, le type de cheveux (synthétiques ou naturels), le support et le mode d’implantation des cheveux sur le support. On considère lorsque cela est justifié que la sécurité sociale prend en charge le remboursement de deux prothèses capillaires par an.
Le tatouage des sourcils ou du bord libre des paupières, en particulier chez la femme, peut être réalisé par des personnes compétentes.
On apportera si possible des clichés antérieurs à la pelade pour apprécier la forme des sourcils. Le tatouage ne gêne pas la repousse.